Luxembourg, Liechtenstein Même Combat!

Je suis tellement soulagé que le Luxembourg ait retrouvé son humour.

Ah, ce qu’on pouvait être grincheux ces derniers temps! Rappelez-vous, le G20, qui cérémoniait à Londres début avril, avait trouvé que le Luxembourg vivait dans le péché. Ils avaient compris, après 4 décennies que beaucoup de leurs moutons égaraient leur fric au Luxembourg. Ils ont rabroué le pas si pauvre pécheur luxembourgeois en imposant comme pénitence l’obtention de 12 accords sur la double imposition. Le Luxembourg avait beau être non-repentant et argumenter qu’un paradis comme le leur ne pouvait pas contenir de pécheurs. Un des grands vicaires du G20 menaçait même d’envoyer des soldats, comme au bon vieux temps. Puis en bon élève, le Luxembourg a fait volte face. Ce n’est pas 12, mais 15, pourquoi pas 20 de ces accords qu’on signera presto.

Quand j’ai vu les nouvelles de l’accord sur la double imposition avec le Liechtenstein dans la presse internationale, je savais que le tournant a été pris, que notre humour est de retour. J’ai bien ri du pied de nez qui fut ainsi donné aux détracteurs des paradis fiscaux.

Avouons que le mois passé était mal géré. A lieu d’utiliser notre humour légendaire, qui va des fois jusqu'à se moquer de nous mêmes, nous avions choisi l’invective envers les plus grosses brutes de la récré. C’était bien imprudent, car ils ont deux têtes de plus que nous. Ceux-là poursuivront leurs objectifs, quoiqu’on dise, et rien ne les arrêtera. Nous savons que des tactiques malhonnêtes ont été déployées par nos meilleurs amis pour avancer leurs agendas. Avec lesquels, soyons honnêtes, il est de notre meilleur intérêt de composer. En fait, il est sans doute de notre intérêt d’arriver à leur objectif avant eux. Place financière propre, plus blanche que blanche, plus blanche que la leur.

En route pour ces objectifs, il nous est permis de faire quelques entourloupettes, il nous est permis d’être un peu gaulois. Je ne peux pas attendre lundi !

Voilà ce qu’on pourrait faire : conclure un troisième accord sur la double imposition avec le Burkina Faso cette fois-ci. Ils nous doivent bien cela. Sans nous, ils ne seraient pas célèbres. D’ailleurs, d’où ce ministre allemand connaît-il Ouagadougou ? Bien suspect tout cela! L’on pourrait négocier des conditions avec le Burkina Faso qui vont au-delà des standards de l’OECD. Par exemple, Ouagadougou aurait l’obligation de nous renseigner sur tous les comptes allemands qui se cacheraient là-bas. Je ne serais pas étonné que des vétérans de l’Afrikakorps, reconvertis en politique allemande (le désert, ça préserve), y cachent encore leurs Reichsmarks. Vous parleriez d’un arroseur arrosé !

Autre avantage, Burkina Faso veut dire « le pays des gens intègres ». Pourrait-on nous reprocher de fréquenter compagnie comme celle-là ? On pourrait même emprunter cette notion d’intégrité lors de notre prochaine révision de la Constitution et changer notre dénomination officielle en Luxembouagadougou, une référence aux gens intègres.

Puis je recommanderais de strictement mimiquer tout ce que les brutes de la récré font, et qui donc est admissible parce que le prof Obama les laisse faire ou le fait lui-même. Quelques idées à creuser :

- Créer les Etats-Unis du Luxembourg, dont l’Etat du Kirchberg, l’équivalent du Delaware. Le Gouvernement central ne sera pour rien dans les pratiques paradisiaques de l’Etat du Kirchberg.
- Photocopier la législation anglo-saxonne sur les « trusts » et faire voter la Chambre des Députés sur les photocopies.
- Conclure un accord sur la double imposition avec Disneyland, Paris. La France a bel et bien fait des aménagements fiscaux avec ces gens aussi. Mais Disneyland n’a pas d’Ambassade à Luxembourg pour signer l’accord.

Attention, je pense que vous avez conclu que ce ne sont que des fantaisies pour un peu se payer la tète des brutes de la récré. Eux, ils auront raison en fin de compte. Retour à la dure réalité donc. Ce qui importe, c’est de bien évaluer ces réalités, et d’accéder au plus vite à ce stade suprême de « Burkina Faso », l’aboutissement au pays des intègres. Imaginez, les brutes de la récré arrivent sur leur objectif, et nous, on y est déjà ! C’est la seule façon de sauver ce qu’on peut du style de vie auquel on est habitué depuis quatre décennies. Ce blog se propose d’y contribuer.