“Quand j’entends le mot Culture, j’ouvre le Peckvillchen”
Interview de l’auteur anonyme de «Maybolli»
Peckvillchen : Le Peckvillchen reçoit aujourd’hui le mystérieux auteur de la pièce monumentale «Maybolli» que nous publions. Monsieur X, je vous appelle ainsi, parce que vous préférez garder l’anonymat. Pourquoi en fait ?
X : La modestie.
PV : Quelle est votre approche pour une œuvre monumentale comme Maybolli ?
X : Je creuse profondément dans mes origines luxembourgeoises pour créer une fusion entre la tradition orale, De Rénert, D’Mumm Séiss et la rythmique gestuelle du kabuki luxembourgeois.
PV : Kabuki luxembourgeois ?
X : Oui, bien sûr, le kabuki est notre vieille tradition théâtrale en politique.
PV : Vous m’en apprenez des choses. Mais Maybolli n’est pas que du kabuki. C’est aussi une histoire réelle ? Est-ce un drame ? On sent surtout à l’acte 4 que quelque chose va se passer.
X : C’est une longue, très, très longue saga basée sur la vie réelle. Elle est donc tout à la fois : drame, mélodrame, comédie et fable. Il y a un protagoniste, Egide, vertueux au point que les Nations Unies ne font plus rien sans lui. Tout est sous l’égide des Nations Unies. Il est une sorte de croisement entre John Wayne, Tintin et le Kanonéier. Il y a deux antagonistes, May et Bolli, croisements entre Goofy, les Dupont-Dupond, Rumpelstilzchen et la belle-mère de Cendrillon. May et Bolli vont faire des promesses creuses à Egide.
Lui qui vient de Beckerich où tout est limpide et clair comme l’eau bien connue, va-t-il croire au chant des sirènes?
PV : A en croire les quatre premiers actes, la réponse est oui.
X : Bien sûr, sinon la pièce serait finie. Les trois personnages vont créer des entreprises, quatre crèches à Senningerberg, Gasperich, Walferdange et BGL, et trois restaurants Bice à la Gëlle Fra, Toscana à Esch et Spaghetti Factory am Utopolis. Il ya bien six ou sept autres personnes qui participent, mais ils vont venir et s’en aller. Ce sont les trois personnages clés qui mènent l’action. Ils vident leurs poches pour démarrer. Les banques de la place financent le reste sous les garanties personnelles des trois. Attention, cela va être une des clés de l’intrigue. Egide qui habite aux Etats-Unis entend dire par ses partenaires toutes les belles choses qui se passent. Egide insouciant, parcourt les plaines du Far West, une marguerite et une chanson à la lèvre.
PV : Cette insouciance, cet optimisme américain, c’est presqu’une métaphore du contraire pour alarmer le lecteur. C’est trop beau : quelque chose n’est pas juste et quelque chose va se passer.
X : En effet, Egide débarque un jour fin 2003 à Luxembourg et il ne peut pas attendre. A peine arrivé il se rend au Spaghetti Factory comme n’importe quel autre client. Personne ne le connaît. C’est presque du Louis de Funès, vous savez, le Grand Restaurant ? A la table voisine un gars qui travaille à Utopolis et le garçon engagent la conversation avec Egide, qui apprend qu’il a fait confiance à des tricheurs. Egide souffre beaucoup des actes impurs de ses soi-disant amis, et la mort dans l’âme, il décide de se séparer de cet Empire du Mal.
PV : Cela ne va pas se passer facilement ?
X : Pas simple: il a fallu 6 mois pour qu’ils signent les papiers du divorce. Ils étaient sans doute ravis de partager le butin à deux. Il faut ajouter qu’au courant des deux ans, des différends ont fait partir les six autres participants, tous des victimes laissées au bord de la route.
PV : Comment cela ?
X : Rappelez-vous les Dupont-Dupond. L’un finissait les phrases de l’autre. May proférait des insultes et Bolli les finissait. Les gens se sont enfuis.
PV : Ces personnages vont apparaître sous peu dans le feuilleton ?
X : Oui, ils seront des détails dans l’histoire. Il y aura aussi un avocat déontologiquement handicapé, et qui sait ce que l’inspiration du moment apportera sur le plateau. Mais ce sera toujours basé sur des faits réels.
PV : Allez, dites nous les grandes lignes des choses à venir.
X : Le fait est, que c’est une histoire sans fin jusqu'à présent. Dans les papiers du divorce, May et Bolli s’engagent à rembourser les prêts qu’Egide a faits, et à trouver un remplacement pour ses garanties bancaires. Ils ne le feront pas, laissant Egide exposé au risque des affaires qui ne lui appartiennent plus. Et très curieusement les 6 ou7 sociétés cessent les payements un an plus tard, caisses vides, toutes en l’espace de 10 jours
PV : Etait-ce une fraude ?
X : Egide n’a jamais vu les comptes, même à ce jour. Mais il doit payer les dettes, car même s’il n’était plus propriétaire de ces sociétés, ses garanties n’avaient pas été éteintes. Il s’est opposé, mais sa pension est saisie. L’Administration des Contributions lui a même réclamé, sans merci, des arriérés d’impôts de 2002-03 sur des revenus qu’il n’a jamais reçus. Aux dernières nouvelles il a sorti son vieil uniforme avec ses médailles pour obtenir un job de portier afin de pouvoir payer tout cela. Egide sait que le Ministère des Finances n’en mène pas large et a besoin de lui. Sinon le directeur des impôts lui aurait accordé une demande en remise gracieuse.
PV : Comment peut-on le traiter comme ca ? N’a-t-il pas aidé à gagner la guerre froide ?
X : Oui cela doit être déchirant pour lui. Mais c’est comme cela : on le croit par terre et on lui marche dessus. Mais le dernier chapitre n’est pas encore écrit.
PV : Nous croisons les doigts pour Egide. A bas la persécution. Vive Egide. Merci Monsieur X.
X : C’était avec le plus grand plaisir. Revenez souvent.
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