Dans notre série:
“Quand j’entends le mot Culture, j’ouvre mon Peckvillchen”
Peckvillchen présente: Le devenir de Maybolli, une interview de Monsieur X, auteur anonyme de Maybolli, récipiendaire du Grand Prix Feierwon de la meilleure prose en poésie populaire luxembourgeoise.
PV : Ce prix représente quoi pour vous?
X : C’est surtout une affaire de fric. Les € 39.50 du prix ont été dissimulés, séance tenante, au paradis fiscal.
PV : Dans une banque?
X : C’est exact. Je ne vous dirai pas laquelle, parce que Fränk pourrait l’apprendre et saisir le compte. Pour une fois qu’un poète est payé pour sa poésie de son vivant! Non, mais sans blague!
PV : Revenons à cette expression artistique particulière qui est la vôtre. Votre poésie est enracinée émotionnellement dans la culture populaire luxembourgeoise.
X : C’est vrai, et je dois beaucoup à ce sujet à mon idole, Scheier Artchen de Beckerich qu’on appelle aussi « de Pop Art » pour son expression artistique populaire typiquement luxembourgeoise, qu’il aimait exhiber avec son orchestre au bal populaire de la kermesse de Beckerich.
PV : Popart vient de là, de Populaire et de Artchen?
X : Oui, beaucoup de bonnes choses viennent de Beckerich, et je dédie mon prix Feierwon à la Commune de Beckerich, berceau du Popart, et à ses habitants.
PV : Nous avons suivi les derniers épisodes de la Saga Maybolli avec enthousiasme. Vous nous faites découvrir les personnages petit à petit. Il y a des nouveaux venus aussi.
X : Parfaitement. Tout grand acteur a besoin de pièces de résonance, qui donnent la réplique. Cela vaut pour Maybolli. Puis il ya aussi du vulgaire merchandising, ou « product placement » en vue du film qui apparaitra bien un jour. Vous avez vu et verrez ainsi apparaître des produits comme Audi, Porsche et BMW. C’est aussi la raison pour laquelle j’introduis un avocat, qui porte le nom de Mousel, qui est bien sûr une référence subliminale à une marque de bière. Nos héros embrassent leur brasserie. C’est aussi un appel aux passions, rompre avec la torpeur et l’assoupissement de la scène culturelle luxembourgeoise, empâtée de Kachkeis, Bouneschlupp et Quetschekraut. Bofferding viendra bientôt réveiller ce joli monde mouselien, avec non seulement 4, mais 6 « B » sur leur blason : « Bonnes Bières Blondes Brasserie Bofferding Bascharage ». Inutile de vous dire que ces « placements » signifient des gros euros pour nos gros héros. Et puis dans le dernier épisode, je vous fais découvrir (jeu de mot intentionnel) les deux héros carrément à poil. Donc les caractères principaux n’ont plus rien à cacher, ce qui indique déjà la future direction du film, la vérité toute nue.
PV : Ce sera un film érotique alors?
X : Erotique ! Si vous arrivez à cette conclusion, je dois retravailler mon message. Non, non, ce ne sera pas un film érotique mais un film d’horreur. Mais pour rire. Les enfants seront admis, car il s’agit d’une vaste leçon. Le Ministère d’Etat ne financerait jamais un Maybolli érotique. Cela ne ferait pas de Zens pour nous, qui avons besoin de subsides.
PV : Je pensais que le titre déjà suggérait …..
X : Non Maybolli n’a rien de XXX. Le nom ne fait référence à aucune partie anatomique non plus. Je connais maintenant votre tortueuse tournure d’esprit. J’insiste beaucoup que Maybolli soit une œuvre culturelle, et plus tard du très grand cinéma, qui emprunte à la fois à l’énergie cinétique du Feierwon, l’arythmie de la procession d’Echternach, la force centrifuge du Rengeli Rosen, la spontanéité animalière du Hämmelsmarsch, la pétulance et les gargouillements de l’ »Atert no beim Waasser », et le suspense de la Hesper Kutsch. Le fil rouge de l’action à travers la saga est l’étonnante histoire juridico-politico-financière qui met Egide contre Maybolli et qui a comme grandiose coulisse la lugubre forteresse de Luxembourg avec tous ses secrets.
PV : Nous nous attendons en effet à une œuvre colossale, vaubanesque, wagenerienne et hitchcockienne.
X. : Et à raison. Avec mon équipe, nous avons essayé d’évaluer la durée qui reste à couvrir pour le feuilleton Maybolli, surtout la durée des procédures judiciaires. Nos recherches nous ont fourni une réponse étonnante de précision : le Ministre de la Justice a dit que l’affaire de fraude Madoff produirait peut-être 100 procès qui dureront 10 ans. Il y a là une petite imprécision certes, car il ya deux interprétations possibles, mais qui permet l’extrapolation d’une réponse claire. Le Ministre a bloombergué en laissant la devinette suivante :
1. 100 procès durent 10 ans. Tenus en série, cela ferait 10 :100 = 0,1 années ou 36 jours. Ce n’est pas la bonne interprétation. Elle est éliminée par l’absurde parce que Maybolli dure depuis 5 ans déjà. C’est donc 10 ans par procès.
2. 100 procès durent 10 ans chacun. Des procès en parallèle ne sont pas possibles : on manque de juges et de salles d’audience. Reste donc la solution des procès en série. Il sera intéressant de savoir où Maybolli se retrouvera dans cette série, car elle durera bien 100x10 =1000 ans. Dire que Madoff écopera seulement de 265 ans de prison aux Etats-Unis. Le dernier procès à Luxembourg finira donc 735 années après la sortie de prison de Madoff. Le juge de ce dernier procès luxembourgeois Madoff naîtra dans 30 générations. Il sera sans doute Musulman et appliquera la sharia. Si cet étranglement du système doit se produire et si Maybolli reste en tête de liste, cela durera donc 10 ans en tout, comme l’a dit le Ministre qui a la Justice sous son égide. Il faut que Maybolli reste en tête de liste. Nous sommes à mi-chemin, nous devons avoir préséance. Sinon je n’hésiterai pas à changer Maybolli en Maydorff pour me rapprocher phonétiquement de Madoff et être en tête de liste des procès en série.
PV : Rien ne vous empêche entretemps de produire un premier film ?
X : C’est vrai, et il y a déjà du matériel pour plusieurs films. Il y a bien eu Godfather I, II et III. Hollywood, ces gars là sont pleins de ressources.
PV : Ce n’est pas le Peckvillchen qui va s’en plaindre. A quoi pouvons-nous nous attendre dans les prochains épisodes ?
X : Au suspense déjà nommé et à de nouvelles mises à nue. On va nommer des produits, des noms et on va dire rien que la vérité et surtout toute la vérité.
PV : Comme toujours Monsieur X, je vous remercie de ces révélations.
X : C’était avec le plus grand plaisir. Revenez souvent. Bon weekend.
Saturday, June 27, 2009
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