Saturday, June 27, 2009

Luxembourg, Page Culturelle (2)

Dans notre série:

“Quand j’entends le mot Culture, j’ouvre mon Peckvillchen”

Peckvillchen présente: Le devenir de Maybolli, une interview de Monsieur X, auteur anonyme de Maybolli, récipiendaire du Grand Prix Feierwon de la meilleure prose en poésie populaire luxembourgeoise.

PV : Ce prix représente quoi pour vous?
X : C’est surtout une affaire de fric. Les € 39.50 du prix ont été dissimulés, séance tenante, au paradis fiscal.
PV : Dans une banque?
X : C’est exact. Je ne vous dirai pas laquelle, parce que Fränk pourrait l’apprendre et saisir le compte. Pour une fois qu’un poète est payé pour sa poésie de son vivant! Non, mais sans blague!
PV : Revenons à cette expression artistique particulière qui est la vôtre. Votre poésie est enracinée émotionnellement dans la culture populaire luxembourgeoise.
X : C’est vrai, et je dois beaucoup à ce sujet à mon idole, Scheier Artchen de Beckerich qu’on appelle aussi « de Pop Art » pour son expression artistique populaire typiquement luxembourgeoise, qu’il aimait exhiber avec son orchestre au bal populaire de la kermesse de Beckerich.
PV : Popart vient de là, de Populaire et de Artchen?
X : Oui, beaucoup de bonnes choses viennent de Beckerich, et je dédie mon prix Feierwon à la Commune de Beckerich, berceau du Popart, et à ses habitants.
PV : Nous avons suivi les derniers épisodes de la Saga Maybolli avec enthousiasme. Vous nous faites découvrir les personnages petit à petit. Il y a des nouveaux venus aussi.
X : Parfaitement. Tout grand acteur a besoin de pièces de résonance, qui donnent la réplique. Cela vaut pour Maybolli. Puis il ya aussi du vulgaire merchandising, ou « product placement » en vue du film qui apparaitra bien un jour. Vous avez vu et verrez ainsi apparaître des produits comme Audi, Porsche et BMW. C’est aussi la raison pour laquelle j’introduis un avocat, qui porte le nom de Mousel, qui est bien sûr une référence subliminale à une marque de bière. Nos héros embrassent leur brasserie. C’est aussi un appel aux passions, rompre avec la torpeur et l’assoupissement de la scène culturelle luxembourgeoise, empâtée de Kachkeis, Bouneschlupp et Quetschekraut. Bofferding viendra bientôt réveiller ce joli monde mouselien, avec non seulement 4, mais 6 « B » sur leur blason : « Bonnes Bières Blondes Brasserie Bofferding Bascharage ». Inutile de vous dire que ces « placements » signifient des gros euros pour nos gros héros. Et puis dans le dernier épisode, je vous fais découvrir (jeu de mot intentionnel) les deux héros carrément à poil. Donc les caractères principaux n’ont plus rien à cacher, ce qui indique déjà la future direction du film, la vérité toute nue.
PV : Ce sera un film érotique alors?
X : Erotique ! Si vous arrivez à cette conclusion, je dois retravailler mon message. Non, non, ce ne sera pas un film érotique mais un film d’horreur. Mais pour rire. Les enfants seront admis, car il s’agit d’une vaste leçon. Le Ministère d’Etat ne financerait jamais un Maybolli érotique. Cela ne ferait pas de Zens pour nous, qui avons besoin de subsides.
PV : Je pensais que le titre déjà suggérait …..
X : Non Maybolli n’a rien de XXX. Le nom ne fait référence à aucune partie anatomique non plus. Je connais maintenant votre tortueuse tournure d’esprit. J’insiste beaucoup que Maybolli soit une œuvre culturelle, et plus tard du très grand cinéma, qui emprunte à la fois à l’énergie cinétique du Feierwon, l’arythmie de la procession d’Echternach, la force centrifuge du Rengeli Rosen, la spontanéité animalière du Hämmelsmarsch, la pétulance et les gargouillements de l’ »Atert no beim Waasser », et le suspense de la Hesper Kutsch. Le fil rouge de l’action à travers la saga est l’étonnante histoire juridico-politico-financière qui met Egide contre Maybolli et qui a comme grandiose coulisse la lugubre forteresse de Luxembourg avec tous ses secrets.
PV : Nous nous attendons en effet à une œuvre colossale, vaubanesque, wagenerienne et hitchcockienne.
X. : Et à raison. Avec mon équipe, nous avons essayé d’évaluer la durée qui reste à couvrir pour le feuilleton Maybolli, surtout la durée des procédures judiciaires. Nos recherches nous ont fourni une réponse étonnante de précision : le Ministre de la Justice a dit que l’affaire de fraude Madoff produirait peut-être 100 procès qui dureront 10 ans. Il y a là une petite imprécision certes, car il ya deux interprétations possibles, mais qui permet l’extrapolation d’une réponse claire. Le Ministre a bloombergué en laissant la devinette suivante :
1. 100 procès durent 10 ans. Tenus en série, cela ferait 10 :100 = 0,1 années ou 36 jours. Ce n’est pas la bonne interprétation. Elle est éliminée par l’absurde parce que Maybolli dure depuis 5 ans déjà. C’est donc 10 ans par procès.
2. 100 procès durent 10 ans chacun. Des procès en parallèle ne sont pas possibles : on manque de juges et de salles d’audience. Reste donc la solution des procès en série. Il sera intéressant de savoir où Maybolli se retrouvera dans cette série, car elle durera bien 100x10 =1000 ans. Dire que Madoff écopera seulement de 265 ans de prison aux Etats-Unis. Le dernier procès à Luxembourg finira donc 735 années après la sortie de prison de Madoff. Le juge de ce dernier procès luxembourgeois Madoff naîtra dans 30 générations. Il sera sans doute Musulman et appliquera la sharia. Si cet étranglement du système doit se produire et si Maybolli reste en tête de liste, cela durera donc 10 ans en tout, comme l’a dit le Ministre qui a la Justice sous son égide. Il faut que Maybolli reste en tête de liste. Nous sommes à mi-chemin, nous devons avoir préséance. Sinon je n’hésiterai pas à changer Maybolli en Maydorff pour me rapprocher phonétiquement de Madoff et être en tête de liste des procès en série.
PV : Rien ne vous empêche entretemps de produire un premier film ?
X : C’est vrai, et il y a déjà du matériel pour plusieurs films. Il y a bien eu Godfather I, II et III. Hollywood, ces gars là sont pleins de ressources.
PV : Ce n’est pas le Peckvillchen qui va s’en plaindre. A quoi pouvons-nous nous attendre dans les prochains épisodes ?
X : Au suspense déjà nommé et à de nouvelles mises à nue. On va nommer des produits, des noms et on va dire rien que la vérité et surtout toute la vérité.
PV : Comme toujours Monsieur X, je vous remercie de ces révélations.
X : C’était avec le plus grand plaisir. Revenez souvent. Bon weekend.

Saturday, June 20, 2009

Maybolli (8) : Luxemburger Schweiz

“Der May goot mittem Bolli in d’Schwyz.”
An zwar am Auto, dat ass kee Witz.
“Ech fuern dohin,” huet de May gesot,
“An fir rëm bass Du de Co-Pilot.”

De Bolli sot: “gewëss, Ech verstinn.
Ech wär et zwar léiwer fir dohin.
Da kanns Du fir zréck selwer fueren,
Well Ech weess, d’ Schwäiz bréngt Dech op Touren.”

De May déi sot: “Hëpp Siss gëff Gas,
Et ass ee Strapp bis an d’Bahnhofstraß.”
De May um Steier sengt eng Leier,
De Bolli fënnt d’ Péagen deier.

“Kuck wéi déi all fueren, wéi ee Schwäin,
Déi haten all hiert Glieschen Wäin.”
Huet de May gesot mat dréchner Long,
“Vive d’ Schwäiz, well déi hei si keng bong.”

“Grüezi” sot den Douanier op der Grenz.
Hie kuckt de Bolli, dann May’ s Fränz.
“Du Ueli häsch gseh, was isch au das?”
De May déi kuckt wei eent eidelt Glas.

“Möchtet Ihr das Auto döt über lo sto.”
De May déi sot: "a wat ass dat do?"
“Möcht' Ihr gärn s’Gepäck use hebbe,
Nähmt Sie's mit i s’Büro danebbe.”

De May an de Bolli ginn verhéiert,
An hiert Gepäck gëtt ëmgekéiert.
Do gëtt et allerhand ze kucken,
D’ Douanieren gi schiel a balucken.

“Was isch au das,” freet een den Ueli.
“Cash und chèques repas” seet de Bolli.
Das wird als Cash uns übertragen,
Man kann’s dem Egide nur nicht sagen.”

“Die zwo hei den Egide betrogen?
Die werden jetze ausgezogen!”
May a Bolli setzen plakeg do.
D’ Douanieren zielen d’Euroen no.

De May déi grommelt, mais traut sech näischt,
De Bolli dernieft ass brav a kräischt.
“Oh May hei komme mer nie méi eroos,
Oder déi geheien eis plakeg op d’Stroos.”

Drop kommen der zwéin se verhéieren,
Déi dinn eis Helden gutt erféieren.
“Sepp nehmsch dä mittem dicke Füddli,
Und Ich frog dann, wie heischt er, Bolli.”

“Gottfied Stutz” huet den Ueli gesot.
“Was isch au das?” huet de Sepp gefrot.
“S’Füddli hätt gseit’s siggy Schäck Rehpah.”
De Bolli duecht dat do geet an d’ A.

D’ Verhéier huet an d’ Nuecht gedauert,
T’ huet keen Dupond-Dupont bedauert.
Géint den Muergen koumen sie dann frei.
Geld an d’ Schwäiz schmuggelen ass OK.

Warnung: Wann der mengt a puer Charakteren géingen Leit am richtegen Liewen gläichen, dann ass dat keen Zoufall. Nee, dat ass mat Absicht geschitt.

Saturday, June 13, 2009

Maybolli (7)

De May déi sot: ” Et gëtt elo Zäit,
Déi Minn déi gëtt erausgehäit.
Ech huelen elo déi Kuddelmuddel,
An droen dat dem Meeschter Mousel.”

De Minn ass och ee Meeschter,
De Mousel ass méi reng.
“De Minn ass mir ze kleesper,
Ech kréien dien schonn kleng.”

“Oh May, oh May,” den Egide keimt,
“Ech weess nit wat mat Mousel reimt.
Ech versichen alt Deontologie,
Deen ganzen Buttek, et reimt sech ni.”

De Mousel ass een Affekot,
Den Egide ee strammen Zaldot.
Hie kann ganz riicht drop lass marschéieren,
May, Mousel a Bolli, ginn a Kéieren.

Leif Leit dass Dir et wësst,
Déi Geschicht, déi ass dëst:

De Mousel souz um Kapp vum Dësch,
Hien ass nach laang keen klengen Fësch.
Hien schreift een deieren Pabeier,
Dem Egide ass dat ongeheier.

“Hei ass et schrëftlech,” sot de Mousel,
“Gutt” sot de May an och séin Puddel.
“De Minn ass sou gutt wéi vrun der Dier,
Meeschter Mousel, ech danken Iech derfir.”

Zwee honnert Mille fir ze fléien!
Den Egide wëllt och fléien leieren.
Eng Partie ass am Dollar libelléiert,
Maach Minn dat den Heintz näischt héiert!

De Mousel’s Paul ass Schrëft geléiert,
Hien huet säin Ziedel fabrizéiert.
Hien sot: “kräizt hei bei Bolli a May
An Egide ënnerschreif mer hei.”

“75.000 Dollar vun Iech dräi,
An 125.000 Euro nach derbäi.”
Dat éischt ass firm Minn seng Aarbecht,
Dat zweet weess keen wat dat do mécht.

De Minn, Frinn a Stinn ginn zréck hir Part ‘en,
Iwwerall wou Séi vertrueden waren.
D’ geet zréck bei May, Bolli, Egide,
Wou jiddwereen gläich Part ‘en kritt.

Zwee man ee Kräiz, een eng Paraphe,
D’ Woch drop do gëtt an d’ Keess gegraff.
Den Egide war schonn rëm iwwert de Pull,
May, Bolli waren d’ Katz, den Egide war de Vull.

Den Egide huet näischt schlechst geduecht,
Ee Joer duerno huet een em d’ Nouvelle bruecht.
De Spioun dien sot: “wat ass dann do geschitt,
Wuerfir hunn May a Bolli all d ‘Part ‘en kritt?”

“Wat sot Dir do,” huet do den Egide gesot,
“Dat ass nit méiglech, wann Dir mech frot.
De Mousel hat dach meng Prokuratioun,
Wou hutt Dir dat hier, mäi léiwe Spioun?”

“Ma kuckt mol selwer am Mémorial,
D’ Prokuratioun, dat war eng Fal.
Op Säit véierhonnert, wei Dir gesitt,
May, Bolli hunn alles fir een Euro kritt.”

“Dat do muss Ech dem Wagener soen.
Beim Bâtonnier well Ech géint de Mousel kloen.”
“Eng Klo géint de Mousel, zu Lëtzebuerg?
Dat gëtt näischt, maach Der do keng Suerg.”

Den Egide ass rosen ewéi ee Bock,
Enges Daags geet hien an schreift ee Blog.
“Da liesen Ech deenen emol d’ Leviten,
Wei enger Tut voll plakeger Fritten.”

May jo, léif Leit, déi Geschicht hëlt Zäit.
Haut si mer nach guer nit esou wäit.
Et stinn nach souvill Saachen vrun der Dir.
Déi all kommen elo eemol nach vir.

Sunday, June 7, 2009

Maybolli (6)

O May, o May sot dunn den May,
Ech packen dat guer nit hei.
Et muss een alles selwer maachen.
Et ass mer guer nit fir ze laachen.

De Bolli verschreift mol Elixir,
Déi zwéin hunn Falen op der Stir.
Komm mer huelen den Jean Lück Minn mat dran,
Hien schmäisst da schonn de Restaurant.

De Minn, Frinn, an Stinn komme bäi,
Déi fueren direkt hannert de Bräi.
D’ Finn an d’ Trinn kommen och derbäi ,
Restauranten ginn et der elo dräi.

Kommt all et gëtt vill Freed,
Juch hee juch hee Bice.
Sie féieren voller Fester,
Keen aneren kann dat besser.

Zwou Wochen dauert de Firlefanz,
Ee gutt Verméigen kascht dat ganzt,
D’Goelle Fra déi krut ee Schierteg un,
De Minn wollt duerfir Suen hunn.

A wann de May séin Pättchen drénkt,
De Bolli dann sei Ständche sengt.
Kettchen, Kettchen, bréng mer nach e Pättchen,
Ee Maybolli, a soss keen,

Ei, wéi schmaacht mir dee Kadettchen,
‘t ass en Dronk fir Broscht a Been
Bereléng, léng direlire-léng, bere-léng, léng direlire-léng,
En Dronk fir Broscht a Been, en Dronk fir Broscht a Been.

Et ginn der déi hunn een rosenen Soff,
Daags drop leien se mam Minn am Zoff.
“T'geet esou nit weider”, sot de May,
An do matte war all Léift verbäi.

Leif Leit passt op wat elo geschitt,
Den Egide kritt alt erëm seng Britt.
Doriwwer ass esou vill ze zielen,
Dass mer déi Bir vläicht maar dann schielen.

Tuesday, June 2, 2009

Maybolli (5)

De May an de Bolli konnten nun endlech blosen,
D’ Crèche leeft gutt op der Senninger Knippchen
Déi zwéin danzen Réngeli Réngeli Rosen
Sie hunn alt erem e klengen Schwipschen.
Bereléng, léng direlire-léng, bere-léng, léng direlire-léng,
Sie hunn e klengen Schwips, sie hunn e klengen Schwips

Sie feieren op der Senninger Knippchen,
D’ Kanner, d’ Elteren, d’ Jofferen, de Paschtouer.
De Buergermeeschter hält eng Riedchen,
Een decken Spaass wei op der Fouer.

D’Frau Erler (1) hält sech hannert der Knippchen.
D’Frau Lotz verhaft alt nach ee Wippchen.
Déi zwou déi sinn vun Familienservice,
Sie feieren all bis ee Véierel bis.

Et ginn der déi hunn een rosenen Soff
Daags drop leien se mat den Dammen am Zoff
“Wir sind in Luxemburg hier” sot de May
An domatte war all Léift verbäi.

D’Lotzen gung dunn bei den Kadi
De May goung bei de Bolli.
De Kadi geet géint Maybolli vir.
De Bolli verschreift séin Elixir.
Bereléng, léng direlire-léng, bere-léng, léng direlire-léng,
Hien virschreift Elixir, hien verschreift Elixir.

Deeër sinn mer gutt lass huet dunn de May gesot,
Sie war ganz a guer kee gudden Rot.
Et huet ee besser alles selwer man,
Dann huet een alles besser am An.
Wideralla la, wideralla la, wider rallaralla la

*****

(1) Frau Erler,Fondateur vunn Familienservice Deutschland, Partner zou Lëtzebuerg.

Monday, June 1, 2009

Luxembourg, Page Culturelle.

“Quand j’entends le mot Culture, j’ouvre le Peckvillchen”

Interview de l’auteur anonyme de «Maybolli»

Peckvillchen : Le Peckvillchen reçoit aujourd’hui le mystérieux auteur de la pièce monumentale «Maybolli» que nous publions. Monsieur X, je vous appelle ainsi, parce que vous préférez garder l’anonymat. Pourquoi en fait ?
X : La modestie.
PV : Quelle est votre approche pour une œuvre monumentale comme Maybolli ?
X : Je creuse profondément dans mes origines luxembourgeoises pour créer une fusion entre la tradition orale, De Rénert, D’Mumm Séiss et la rythmique gestuelle du kabuki luxembourgeois.
PV : Kabuki luxembourgeois ?
X : Oui, bien sûr, le kabuki est notre vieille tradition théâtrale en politique.
PV : Vous m’en apprenez des choses. Mais Maybolli n’est pas que du kabuki. C’est aussi une histoire réelle ? Est-ce un drame ? On sent surtout à l’acte 4 que quelque chose va se passer.
X : C’est une longue, très, très longue saga basée sur la vie réelle. Elle est donc tout à la fois : drame, mélodrame, comédie et fable. Il y a un protagoniste, Egide, vertueux au point que les Nations Unies ne font plus rien sans lui. Tout est sous l’égide des Nations Unies. Il est une sorte de croisement entre John Wayne, Tintin et le Kanonéier. Il y a deux antagonistes, May et Bolli, croisements entre Goofy, les Dupont-Dupond, Rumpelstilzchen et la belle-mère de Cendrillon. May et Bolli vont faire des promesses creuses à Egide.
Lui qui vient de Beckerich où tout est limpide et clair comme l’eau bien connue, va-t-il croire au chant des sirènes?
PV : A en croire les quatre premiers actes, la réponse est oui.
X : Bien sûr, sinon la pièce serait finie. Les trois personnages vont créer des entreprises, quatre crèches à Senningerberg, Gasperich, Walferdange et BGL, et trois restaurants Bice à la Gëlle Fra, Toscana à Esch et Spaghetti Factory am Utopolis. Il ya bien six ou sept autres personnes qui participent, mais ils vont venir et s’en aller. Ce sont les trois personnages clés qui mènent l’action. Ils vident leurs poches pour démarrer. Les banques de la place financent le reste sous les garanties personnelles des trois. Attention, cela va être une des clés de l’intrigue. Egide qui habite aux Etats-Unis entend dire par ses partenaires toutes les belles choses qui se passent. Egide insouciant, parcourt les plaines du Far West, une marguerite et une chanson à la lèvre.
PV : Cette insouciance, cet optimisme américain, c’est presqu’une métaphore du contraire pour alarmer le lecteur. C’est trop beau : quelque chose n’est pas juste et quelque chose va se passer.
X : En effet, Egide débarque un jour fin 2003 à Luxembourg et il ne peut pas attendre. A peine arrivé il se rend au Spaghetti Factory comme n’importe quel autre client. Personne ne le connaît. C’est presque du Louis de Funès, vous savez, le Grand Restaurant ? A la table voisine un gars qui travaille à Utopolis et le garçon engagent la conversation avec Egide, qui apprend qu’il a fait confiance à des tricheurs. Egide souffre beaucoup des actes impurs de ses soi-disant amis, et la mort dans l’âme, il décide de se séparer de cet Empire du Mal.
PV : Cela ne va pas se passer facilement ?
X : Pas simple: il a fallu 6 mois pour qu’ils signent les papiers du divorce. Ils étaient sans doute ravis de partager le butin à deux. Il faut ajouter qu’au courant des deux ans, des différends ont fait partir les six autres participants, tous des victimes laissées au bord de la route.
PV : Comment cela ?
X : Rappelez-vous les Dupont-Dupond. L’un finissait les phrases de l’autre. May proférait des insultes et Bolli les finissait. Les gens se sont enfuis.
PV : Ces personnages vont apparaître sous peu dans le feuilleton ?
X : Oui, ils seront des détails dans l’histoire. Il y aura aussi un avocat déontologiquement handicapé, et qui sait ce que l’inspiration du moment apportera sur le plateau. Mais ce sera toujours basé sur des faits réels.
PV : Allez, dites nous les grandes lignes des choses à venir.
X : Le fait est, que c’est une histoire sans fin jusqu'à présent. Dans les papiers du divorce, May et Bolli s’engagent à rembourser les prêts qu’Egide a faits, et à trouver un remplacement pour ses garanties bancaires. Ils ne le feront pas, laissant Egide exposé au risque des affaires qui ne lui appartiennent plus. Et très curieusement les 6 ou7 sociétés cessent les payements un an plus tard, caisses vides, toutes en l’espace de 10 jours
PV : Etait-ce une fraude ?
X : Egide n’a jamais vu les comptes, même à ce jour. Mais il doit payer les dettes, car même s’il n’était plus propriétaire de ces sociétés, ses garanties n’avaient pas été éteintes. Il s’est opposé, mais sa pension est saisie. L’Administration des Contributions lui a même réclamé, sans merci, des arriérés d’impôts de 2002-03 sur des revenus qu’il n’a jamais reçus. Aux dernières nouvelles il a sorti son vieil uniforme avec ses médailles pour obtenir un job de portier afin de pouvoir payer tout cela. Egide sait que le Ministère des Finances n’en mène pas large et a besoin de lui. Sinon le directeur des impôts lui aurait accordé une demande en remise gracieuse.
PV : Comment peut-on le traiter comme ca ? N’a-t-il pas aidé à gagner la guerre froide ?
X : Oui cela doit être déchirant pour lui. Mais c’est comme cela : on le croit par terre et on lui marche dessus. Mais le dernier chapitre n’est pas encore écrit.
PV : Nous croisons les doigts pour Egide. A bas la persécution. Vive Egide. Merci Monsieur X.
X : C’était avec le plus grand plaisir. Revenez souvent.